Faire du Grand Ouest le territoire numérique de demain

Article

[Retour sur le séminaire] Cap sur la smart city !

Cet événement, porté par un groupe d’adhérents motivés et créatifs, a été organisé en collaboration avec le City Design Lab de l'Ecole de Design de Nantes Atlantique.

La Smart City : qu’est-ce que ça signifie vraiment ?

“Il existe 23 définitions distinctes de la smart city”, introduit Anaïs Jacquard, Responsable pédagogique à l’Ecole de Design Nantes Atlantique, pour illustrer la diversité et la complexité du sujet.

Pour poser le décor, elle en avait choisit une, celle de Félix Guattary : 

Il faudra développer des pratiques spécifiques tendant à modifier et à réinventer des façons d’être au sein d’une collectivité. Il s'agit plus que jamais de reconstruire l’ensemble des modalités et de l’être en groupe.

Anaïs complète en indiquant qu’il est essentiel d’observer et d’identifier le rapport émotionnel au changement.

Pour Thomas Emereau, Manager du secteur public chez Wavestone, il est essentiel de garder à l’esprit qu’une smart city se développe dans une logique d’attractivité de la ville et d’optimisation des ressources. La smart city va capitaliser sur l’émergence de nouvelles technologies de captation de données et/ ou de l’utilisation de ces mêmes données pour être durable, orientée citoyen, optimisée et innovante. 

Thomas a ensuite précisé qu’un projet de ville intelligente repose sur trois axes:
l’interopérabilité, c’est-à-dire la capacité à avoir un certain nombre de jeux de données et d’outillage pour travailler ces données
la transversalité et l’approche sur le sujet managérial
l'omniprésence des partenariats : la smart city se doit d’être inclusive et d’associer l’ensemble des acteurs (institutionnels, usagers, etc)

Jean Haëntjens, économiste et urbaniste, venu spécialement pour l’occasion a, quant à lui, évoqué les enjeux socio-politiques de la smart city. Les villes ont commencé à être intelligentes avant l’apparition du numérique. Aujourd’hui, il y a un vrai enjeu entre les infrastructures et le numérique : le numérique de ne peut pas tout résoudre, il faut aussi passer par de l’infrastructure, de la voirie.

Il a également souligné l’importance du maître d’usages, c’est-à-dire de :

l’habitant qui décide la ville par ses millions de gestes individuels. 

Selon lui, si les collectivités ne le prennent pas en compte, elles vont dans la mauvaise direction.

De nombreuses villes déjà en mode smart city 

Saint-Sulpice-La-Forêt 
Le maire de Saint-Sulpice-La-Forêt, Yann Huaumé, nous a fait l’honneur de partager son retour d’expérience concret et sans détours. Cette ville de 1400 habitants, qui a voulu créer un smart village, à sa petite échelle. Le but était notamment de s’ancrer dans les objectifs européens de réduction des consommations énergétiques. Pour cela, Yann Huaumé s’est appuyé sur les PME et les startups locales pour mettre en place un outil de transformation de la collectivité adapté.
 

Le projet urbain Saint Sulpice 2035 va même plus loin que les objectifs européens et prévoit en 2035 une réduction des consommations énergétiques de 40%. Pour cela, la ville prévoit de créer un “éco-quartier / un “territoire à énergie positive” qui intègrerait une amélioration thermique des bâtiments, des éco-matériaux bio sourcés, un réseau de chaleur de bois, des panneaux photovoltaïques pour couvrir le besoin électrique des bâtiments communaux. 

La transformation d’un besoin en une forme technologique nécessite un dialogue, une compréhension mutuelle et une co-construction

Yann Huaumé, maire de Saint-Sulpice-La-Forêt, qui a dû composer entre les langages différents des collectivités et des ingénieurs.

Plusieurs autres exemples, à plus grande échelle cette fois, ont été cités, et notamment :

La région Ile de France a développé de nouveaux services publics pour promouvoir les partenariats public et privé, construire des services au plus près des franciliens et garantir la cohésion et l’équilibre entre tous les territoires. 

La métropole d’Angers s’est fixée trois objectifs stratégiques et ambitieux dans le plan à 12 ans et 178M€ qu’elle vient de lancer : économiser les consommations énergétiques et les ressources, améliorer et proposer de nouveaux services aux habitants, optimiser la gestion du service public.

Copenhague prend le parti de devenir indépendant  des énergies fossiles d’ici 2025. Ce sujet de durabilité s’est construit avec une approche test and learn. Stockholm, une ville dite “digitale”, s’appuie sur cette force pour se donner une vision sur le long terme, jusqu’à 2040 en ce qui concerne la smart city. De son côté, Barcelone s’est dotée d’un marketing territorial fort, et d’une approche autour de l’infrastructure de pointe (éclairage, publicité, déchet) construite avec les citoyens. Amsterdam est la ville de la donnée. Les services aux habitants viennent des données que l’on peut croiser. La data est donc au coeur de cette stratégie (open data, data analytics). Lyon, quant à elle, a placé la gestion de l’énergie au coeur de son ambition grâce à une plateforme d'expérimentation pour les smart grids. 
 

La ville intelligente vue par les participants

Quelle est votre priorité en termes de smart city ?    

C’était une des questions posées par CreaBrick, venue apporter sa brique à l’édifice pour l’événement. Selon les participants, les 3 grandes priorités pour développer une ville intelligente seraient :
smart environment : gestion eau, déchet, gestion énergétique intelligente 
smart living : système service santé, loisirs, bien-être
smart mobility : Système durable de transport intégré    

A quoi ressemblerait votre smart city ?
 

C’est la question à laquelle ont essayé de répondre les participants l’après-midi. Ils ont contribué de façon ludique à la création de projets de smart cities originales, grâce à un serious game préparé spécialement pour l’occasion par les étudiants de l'Ecole de Design de Nantes Atlantique. Les six groupes ont été invités à imaginer les contours de leur smart city en 2045 à partir de cartes de personnages ou d’événements piochées au début du jeu. Un grand moment de créativité et de bonne humeur pour clôturer ce séminaire et les événements de l’année 2019 pour ADN Ouest ! 

Merci aux adhérents pour leur implication dans ce bel événement :
Eric Laurent (LNA Santé) appuyé par Christian Attiogbe (Université de Nantes), Marc Cousin (CM CIC Immobilier), Nancy Ecoupaud (Anaya), Thomas Emereau (Wavestone), Olivier Hupond (groupe SNEF), Adrien Mainguy (Wavestone), Philippe Planche (Wavestone), Yves Rouillé (Nantes Métropole), Tolabott Samair (Bouygues Télécom).

Nos dernières actualités

Découvrir toutes les actualités