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Numérique : 2023, une année un peu plus sage du côté de l’emploi d'après l'ORCN
L’Observatoire Régional des Compétences Numériques (ORCN) vient de publier sa dernière enquête. Si l’emploi dans le numérique demeure très dynamique dans l’Ouest, après des années de recrutements intensifs post-Covid, une régulation semble s’amorcer en région.
La période d’euphorie post-Covid, qui a amené à des investissements exceptionnels pour bon nombre de startups et des opportunités de recrutement, a cessé pour laisser place à plus de rationalité »
constate Norjahann Bessaoud, Directrice recrutement et conseil RH chez Happy to meet you.
Néanmoins, selon les résultats de l’ORCN, avec environ 30 000 embauches en Bretagne et Pays de la Loire, en 2023, les embauches se sont poursuivies à un bon rythme : + 10 % par rapport à 2022, une année déjà en forte croissance. Et c’est la Bretagne qui connaît le plus grand saut d’embauches : +20 % contre 4 % en Pays de la Loire.
Un sentiment de pénurie un peu moins marqué
Pour la région des Pays de la Loire, la croissance nette de +7,5 % de l’emploi peut être qualifiée de moins tendue que par le passé. Plusieurs indicateurs en témoignent. En 2021, on notait par exemple que seuls 35 % des employeurs ayant recruté indiquaient avoir eu suffisamment de candidatures adaptées à leurs attentes. En 2023, ce résultat est passé à 49 %. La tension n’en reste pas moins forte, surtout pour les profils expérimentés.
En 2023, nous recherchions principalement des candidats expérimentés notamment dans des domaines complexes comme la gestion de projet, l’infrastructure et la cybersécurité et, malgré nos efforts, certains postes sont restés vacants »
témoigne Thaïs Ringot, directrice des systèmes numériques au CHU de Nantes.
Même son de cloche en Bretagne où le nombre de postes non pourvus est en hausse.
Il y existe une forte concurrence sur les métiers techniques, tels que les développeurs, spécialistes de la maintenance d’applications, ainsi que les profils de Business Analyst »
poursuit Anne-Frédérique Chagnon, chargée du recrutement chez Accenture, où une centaine de profils ont été embauchés l’an dernier dans le nouveau centre technologique de Brest.
L’ouest, loin de la parité, mais mieux que la moyenne nationale
Du côté de l’égalité femmes-hommes, l’Ouest est encore loin d’atteindre la parité, mais on note une timide amélioration. La part des femmes au sein des équipes digitales bretonnes et ligériennes (25 %) est légèrement meilleure que celle de la moyenne nationale (24 %).
Par ailleurs, les femmes sont plutôt bien représentées dans les métiers techniques : 58 % chez les prestataires et 63 % au sein des entreprises utilisatrices répondantes, alors que, selon l’Insee, la moyenne nationale est de 35 %.
À Brest, en 2023, nous avons recruté 50 % de femmes dans notre effectif, y compris dans des métiers dits techniques. Toutefois, les candidatures féminines restent souvent moins nombreuses que celles des hommes »
illustre Anne-Frédérique Chagnon, chargée du recrutement chez Accenture.
L’alternance amorce un plateau
Les résultats de l’enquête ORCN sont fortement contrastés entre les deux régions : une hausse de 25 % des embauches d’alternants en Bretagne, contre une baisse de 15 % dans les Pays de la Loire.
Au niveau national, on observe une stabilisation des chiffres, voire un plateau en 2023 du côté de l’alternance. Il est possible que certaines entreprises aient atteint leurs limites en capacité d’accueil de nouveaux alternants et la situation économique générale peut les pousser à adopter une attitude plus prudente en période d’incertitude. »
observe Lucie Godey, déléguée régionale Bretagne OPCO Atlas.
Le numérique responsable infuse peu à peu
56 % des entreprises du Grand Ouest se disent concernés par la problématique du numérique responsable et 44 % d’entre elles disposeraient d’ores et déjà des compétences internes nécessaires pour diminuer l’empreinte environnementale des activités numériques.
Tant mieux ! Car selon une étude de l’APEC*, 56 % des cadres expriment des difficultés à envisager un emploi dans une entreprise qui ne s’engage pas dans la réduction de son impact environnemental, tandis que 68 % n’envisagent pas de rejoindre une entreprise dont l’activité est perçue comme néfaste pour l’environnement.
*Transition écologique étude APEC septembre 2023