La Journée du Numérique Responsable dans l'Ouest a été organisée par la communauté numérique responsable. Cet événement s'est déroulé à Nantes et a été retransmis dans 6 villes du Grand Ouest. Retour sur l'intervention de Raphaël Guastavi de l'ADEME.
Raphaël Guastavi, Chef du service Produits et Efficacité Matières de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) est intervenu le 25 janvier dernier à l'occasion de la Journée du Numérique Responsable dans l’Ouest (#JNR2022).
Il a introduit la journée en proposant un panorama sur l’impact environnemental du numérique en France, notamment grâce à une étude sortie conjointement avec l'ARCEP en début d’année.
Etat des lieux de l’empreinte carbone du numérique en France
Le constat est clair : le numérique explose, et avec lui les émissions de gaz à effets de serre et l'impact énergétique. Plusieurs études d’envergure nationale vont dans ce sens et notamment le rapport sur la sobriété numérique publié en 2020 par le Shift Project.
Il existe une volonté commune des entreprises, des fabricants, et même des consommateurs de diminuer l'impact du numérique. Toutefois, les acteurs ne sont pas encore assez matures sur le sujet. Raphaël Guastavi identifie plusieurs biais qui freinent l’action collective :
- les moyens alloués ne sont pas suffisants étant donnés les enjeux sur la table
- les critiques ne sont pas toujours constructives selon lui : “Le plus important est d’avancer”, rappelle le chef de service de l’ADEME
- la logique marketing envoie des messages contradictoires, et va à l’encontre de la responsabilité environnementale.
Développer la prise de conscience et le passage à l’action
L’ADEME et l’ARCEP (l'autorité de régulation des télécoms) ont réalisé conjointement une étude pour mesurer l’empreinte environnementale du numérique en France. Cette enquête a été réalisée dans une approche multicritères avec une logique d’analyse du cycle de vie (production, fabrication, distribution, utilisation).
Elle permet d’identifier des leviers d’actions et des bonnes pratiques pour réduire l’impact de l’ensemble des services numériques. Cette étude vise également à accompagner la prise de décision des pouvoirs publics.
Les principaux enseignements de l’étude
- L’empreinte carbone du numérique en France : 2,5% de l’empreinte carbone de la France est dûe au numérique avec une grande prépondérance de la partie terminaux (79%).
- La phase de fabrication représente 78% de l’empreinte, liée à l’extraction des matières premières. L’utilisation représente quant à elle 21%
- 10% de la consommation électrique française est liée à l’usage du numérique. Une année d’utilisation du numérique en France représente l’équivalent de l’extraction de 21 tonnes d’or
- La production liée à l’usage du numérique en France est de 20 millions de tonnes par an
- Les terminaux représentent 65 à 90% de l’impact environnemental du numérique en France. A noter que le terme de terminaux inclut les smartphones, mais aussi et surtout des écrans et téléviseurs de plus en plus grands. Raphaël Guastavi a notamment souligné l’importance des mesures visant à l’allongement de la durée de vie des terminaux pour limiter l’impact environnemental du numérique.
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