L'IA : désastre écologique ou super-pouvoir ?

Dans sa conférence d’introduction au séminaire organisé par la communauté Data & IA d’ADN Ouest le 21 novembre dernier, Mick Lévy, Directeur de l’innovation chez Business & Decision insistait sur l’impact environnemental des IA génératives dont les utilisateurs de ChatGPT et autres outils à la mode n’ont pas toujours conscience.

Une dimension environnementale souvent sous-estimée

Les outils intégrant de l’IA générative sont entrés dans les pratiques quotidiennes de nombreux professionnels, que ce soit les équipes de développement cherchant un gain de productivité ou une aide à l’inspiration, ou les équipes RH pour faciliter les recrutements ou la gestion administrative, mais si les collaborateurs s'habituent à faire appel aux outils d'IA génératives pour la moindre question, ils doivent prendre conscience que l'impact environnemental de cette utilisation est très fort. 

Ce sont des millions de litres d'eau qui sont nécessaires chaque jour pour faire fonctionner toutes les infrastructures de ChatGPT au niveau mondial. Il faut donc prendre le temps de se questionner sur l'utilité de faire fonctionner de telles machines pour une information qu'on pourrait trouver ailleurs ou une tâche qu'on pourrait réaliser facilement par un autre moyen moins énergivore. 

L’IA et la Data pour relever le défi du millénaire 

Par ailleurs, le numérique émet 2,5% des gaz à effet de serre en France, et ses émissions pourraient tripler d'ici 2050 si nous ne changions pas la tendance. La Data et l’IA pourraient nous aider à maîtriser cette empreinte environnementale si elles sont utilisées dans cet objectif “AI4Green”. 

Ainsi, les données et les Intelligences Artificielles présentent 2 facettes : d’une part, elles consomment des ressources et sont responsables d’émissions de gaz à effet de serre, et d’autre part, elles peuvent contribuer à la réduction de l’empreinte environnementale de toutes les activités humaines.  

Mick Lévy nous partageait les 3 super pouvoirs de la Data et de l’IA :

• elles nous permettent d'optimiser l’impact environnemental des services IT en misant sur l’éco-conception, 
• elles nous aident à mesurer l’empreinte environnementale de toute l’entreprise, notamment dans un objectif mise en conformité RSE/ESG,
• et bien utilisées elles peuvent contribuer à réduire l’empreinte environnementale de l’entreprise jusqu’à 15% (optimisation de la consommation énergétique, gestion des déchets…).

Par exemple, Orange fait partie des industriels qui cherchent à réduire leur empreinte environnementale, et l’entreprise a commencé à travailler sur les données des antennes mobiles de la Pologne (pays où Orange est leader sur le marché). Des premiers algorithmes ont permis de réduire de 5% la consommation électrique globale, et l’opérateur vise une réduction de 15 % au total. Cela est d’autant plus intéressant qu’en termes d’émissions de CO2, le mix énergétique polonais est très défavorable. 

Le sujet vous intéresse et vous souhaitez aller plus loin ? 

> Ecoutez les podcasts Trench Tech qui étudient les impacts sociétaux de la tech avec des invités prestigieux (on vous recommande en particulier l’épisode avec Cédric Villani)
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