Les entreprises en sont de plus en plus convaincues : la donnée est un vecteur de développement de ses activités et un moyen de donner une vision stratégique globale. Elles peuvent permettre d’améliorer la qualité de la relation client, d’optimiser ses processus ou encore de trouver de nouveaux leviers de développement économique. Mais il ne s’agit pas simplement d’avoir le bon outil qui permettra de collecter ou même d’analyser les données. Pour que le projet data de l’entreprise soit une réussite, il ne faut pas négliger l’aspect humain : sans une équipe compétente pour prendre les bonnes décisions à partir des données de l’entreprise, le projet est voué à l’échec.
Le pilotage par la donnée va venir s’appuyer sur les gisements de données qui sont au sein de l’entreprise pour prendre les bonnes décisions, mais elles doivent être choisies. Conserver une masse de données importantes qu’on ne sait pas interpréter n’a pas de sens. Il vaut mieux avoir peu de données et réfléchir à ses usages pour les sélectionner : les bonnes données sont celles qui sont au service de la stratégie de l’entreprise.
L’humain au centre des projets data réussis
Les données sont avant tout un copilote, elles vont aider à prendre les bonnes décisions à partir d’éléments tangibles qui ne peuvent être réfutés par les autres parties prenantes. Pour cela, il faut que les données soient mises à jour de façon régulière et que les personnes qui vont s’en servir soient capables de les analyser.
Afin de partager les enjeux de la mise en place d’un projet data dans une entreprise, quelle que soit sa taille, les adhérents vendéens d’ADN Ouest et les membres de la communauté ADN Data organisaient le 17 janvier dernier une table ronde avec plusieurs professionnels du territoire animée par Jean-Charles RONGERE, Directeur Marketing & Commercial et DG Associé chez Cross Data.
Les enjeux de structuration d’un projet
Un projet data est forcément un projet transverse dans l’entreprise, qui va toucher différents services, et pour s’assurer de sa réussite il ne faut pas négliger la mise en place d’un processus qui convienne à toutes les équipes. Les collaborateurs doivent comprendre les tenants et aboutissants du projet pour s’impliquer et contribuer à maintenir les données à jour. L’information doit être unique et se propager correctement dans l’entreprise pour qu’elle soit de qualité. S’il y a des doublons dans les informations saisies, l'entreprise perdra forcément en performance et le projet générera de la déception. Anaïs BABIN, DSI du Groupe MOUSSET expliquait que "les équipes techniques s’étaient appuyées sur des projets métiers pour mettre en place la stratégie data en implantant des briques petit à petit. A travers la mise en place d’un premier projet pilote, ils ont démontré l’utilité de cette stratégie data."
Pour embarquer les différents services de l’entreprise et faire en sorte que le projet data ne soit pas un projet “SI”, il est indispensable que l’outil soit simple d’utilisation et s’insère dans le quotidien des collaborateurs afin qu’ils y saisissent la donnée référentielle de base et que celle-ci soit fiable à tout moment. Il est important que tous les membres impliqués se sentent responsables de la fiabilité des données, et pour cela il faut qu’ils en voient l’utilité. “Il faut descendre les compétences autour de la data au plus proche des domaines métiers pour faire ce qui est utile, utilisable et utilisé" indiquait David HUGUET, CEO d’Archi-Volt.
Guillaume JEUNOT, RSSI, DPO et Responsable du pôle DATA de la DSI du Puy du Fou expliquait quant à lui, que ses équipes travaillent sur “la plus petite unité d'information pour s'approcher d'une représentation de l'entreprise intangible dans le temps.” Les équipes data mettent en place des processus standardisés dans l’entreprise, mais “la modélisation ne doit pas être limitante : elle doit garantir son évolution au fil du temps afin d’intégrer régulièrement de nouvelles informations”.
Les enjeux organisationnels et de ressources humaines
Pour faire parler la SI avec le métier, la conduite du changement au sein de l’entreprise est un sujet crucial : les collaborateurs doivent acquérir une culture de la donnée pour contribuer activement à la réussite du projet. L’adhésion doit se faire à tous les niveaux de l’entreprise en faisant comprendre que les projets data vont aider à être plus performants dans les métiers.
A partir de là, les recrutements pourront être orientés en ce sens : mais comment attirer et retenir les profils data ? La pénurie de talents est une véritable problématique aujourd’hui. Florent DUVAL, Responsable de domaine et Gouvernance de la donnée au Crédit Agricole Atlantique-Vendée expliquait que leur équipe de Data Scientists doit être nourrie en local et c’est aujourd’hui le rôle de “l'École des transitions”. Cette école rassemble des étudiants de l'École de l’Intelligence Artificielle - Microsoft Simplon, de l’Ecole de design - Nantes Atlantique et du Master Spécialisé « Acteur Pour la Transition Énergétique » d’Audencia Business School. L’immersion de ces étudiants dans l’écosystème du Campus by CA contribue à diffuser de nouvelles pratiques, de nouvelles idées sur le territoire.
Les enjeux d’exploitation des données et de l’IA : l’humain au cœur de la décision
Comme nos témoins nous l’ont bien exprimé, “l’outil ne peut pas tout faire à la place de l’humain”. Même passées au filtre d’une Intelligence Artificielle, les données aident à prendre les bonnes décisions, mais c’est bien un humain qui prendra la décision finale. Si cette notion d’appui n’est pas prise en compte, le risque déceptif de l’investissement dans un projet de data ou d’IA est grand.
Il faut être d’autant plus vigilant que “l’IA est le miroir du comportement humain et elle comporte les mêmes biais que la personne qui l’aura développée”, comme nous le disait Cédric MISSOFFE, Directeur DATA Conseil & Expertise chez Business & Decision et pilote de la communauté data ADN Ouest.
Les exemples d’IA qui vont discriminer certaines catégories de population parce qu’elles n'ont pas été entraînées avec des données suffisantes posent de véritables problématiques éthiques, c’est pourquoi “l’humain doit toujours venir contrebalancer les choix de l’IA”.
En conclusion, l’humain sera toujours au cœur des projets data et IA réussis : avec les bons outils, un processus structuré et une équipe compétente et embarquée dans le projet, les données seront au service du développement de l’entreprise en aidant les décideurs à prendre les bonnes décisions.
Le programme de guichet unique DIVA en Pays de la Loire
En 2023 est lancé le projet européen DIVA dont fait partie ADN Ouest. Ce guichet unique oriente les décideurs des Pays de la Loire vers les bonnes ressources :
diagnostics de maturité data IA (1h30 de partage à valeur ajoutée)
formalisation et suivi de plan d’action
accompagnement à l’expérimentation
accès vers les financements
accès à la formation
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