Pour démarrer 2021 du bon pied, nous avons décidé de réaliser une série de “Portraits d'adhérents” qui reviennent avec nous sur leur année 2020 : comment ils se sont adaptés à la situation, quels ont été leurs succès et ce que le numérique leur a permis de réaliser.
Nous rencontrons aujourd’hui Magali Pannetier, directrice des écoles EPSI et WIS sur le campus de Rennes. EPSI propose des formations de bac à bac+5 autours de métiers suivants : Développeur informatique, Cybersécurité, Administrateur Système et réseau, Architecte cloud… WIS, l’école Tech de l’expertise digitale, forme aux métiers du web et apporte l’expertise dans le développement, l’UX, la data, l’IT…afin d’être capable de piloter et mener des projets digitaux d’envergure.
Bonjour Magali, pouvez-vous nous présenter votre métier en quelques mots ?
Avant de rejoindre l’enseignement supérieur, j’occupais le poste d’ingénieur en informatique dans une entreprise éditrice de logiciel. Ces dix années d’expérience professionnelle me permettent d’être au plus proche des apprenants de l’EPSI et WIS et de les accompagner dans leur montée en compétence et leur projet professionnel.
Les écoles EPSI et WIS se sont engagées au côté d’ADN Ouest depuis plusieurs années pour plusieurs raisons :
Partager des connaissances et des retours d’expériences
Rapprocher les écoles et les entreprises pour répondre aux enjeux de demain
Conseiller et orienter les publics dans le domaine du numérique (ADN Discover)
Promouvoir le numérique auprès d’un public féminin
Développer la filière du numérique en Bretagne
Comment le numérique vous a aidé à traverser l'année 2020 ?
L’année 2020 a plus que jamais confirmé la place essentielle du numérique dans nos vies. Nous avions déjà des plateformes et des outils permettant d’assurer la continuité pédagogique en distanciel donc il n’y a eu aucune rupture de l’apprentissage. En revanche, nous avons dû mettre en place du lien humain au travers de divers outils afin de garder le contact avec les apprenants et les soutenir dans cette période difficile. En effet, même si les apprenants étaient mieux préparés au 2e confinement, ça reste une situation qui peut être difficile pour la plupart d’entre eux. Ils ont besoin d’un lien social pour se sentir appartenir à une promotion.
Nos intervenants, qui sont des professionnels externes, ont quant à eux, eu une surcharge de travail plus importante. En effet, ils ont dû s’adapter aux différents outils (visio…) et on n’anime pas un cours en distanciel comme on anime un cours en présentiel. Je tenais à tous les remercier une nouvelle fois pour l’adaptabilité dont ils ont fait preuve et d’avoir réussi à préserver la continuité pédagogique des cours auprès de nos apprenants.
D’ailleurs, certains de nos intervenants ont suivi des formations pour animer un atelier ou un cours en ligne, car tous ne sont pas aussi à l’aise face à une classe que face à un écran.
Bien que les outils soient mis à disposition, les apprenants ne disposent pas toujours d’un micro, d’une connexion stable ou d’une caméra fonctionnelle. De plus, la prise de parole n’est pas toujours simple pour les plus timides, surtout au travers d’une caméra.
En collaboration avec nos intervenants, nous restons à l’écoute à nos apprenants et restons vigilants sur la bonne progression pédagogique de chacun.
En ce qui concerne les examens : certains ont eu lieu en présentiel puisqu’ils ne réunissaient que peu de personnes à la fois : un apprenant face à deux jurys. Mais certains ont quand même eu lieu en distanciel. La consigne était bien sûr de faire preuve de bienveillance et de compréhension face à ce contexte inédit.
Quelles bonnes pratiques pouvez-vous partager avec le réseau (succès, adaptations, améliorations) ?
Pour maintenir le lien avec nos apprenants, nous avons créé des évènements. Par exemple, des visio en fin de journée : des “after” par classe qui visaient à être des moments de détente pour permettre aux apprenants d’échanger sur d’autres sujets et de mieux se connaître. Nous avons aussi proposé des jeux de société en ligne et nous avons continué à mettre en place des rencontres avec des professionnels grâce à la visio.
Nous avons réalisé un sondage auprès des jeunes pour savoir comment ils vivaient le confinement et quel conseil personnel ils pouvaient partager auprès de leurs camarades. Ce moment privilégié a permis de parler autant des inquiétudes que des nouvelles opportunités. Si la plupart d’entre eux ont eu du mal à trouver le sommeil durant cette période, d’autres ont découvert de nouvelles passions et de nouveaux centres d’intérêt.
Nous sommes toujours dans la quête de nouveaux procédés pour dynamiser nos réunions en distanciel. En échangeant avec nos entreprises partenaires, on découvre de bonnes idées, comme utiliser des jingles entre les sujets, utiliser des vidéos courtes un peu décalées, limiter les temps de visio … Tout ce partage est très enrichissant.
Quel conseil pourriez-vous donner aux entreprises de votre secteur qui se demandent ce que le numérique peut leur apporter ?
Tous les acteurs de la formation sont conscients que le numérique apporte de nouvelles possibilités. C’est un besoin qui se constate davantage pendant cette période mais beaucoup n’ont pas les outils pour s’adapter directement. Je suis persuadée que des remises à niveau dans l’usage du numérique sont bénéfiques pour tous les collaboratrices et collaborateurs d’une entreprise.
Pour finir, il me semblerait intéressant d’organiser un groupe de travail entre la direction de l’école, les intervenants et les apprenants pour réfléchir ensemble à ce qui fonctionne ou pas, avoir les retours des uns et des autres pour savoir comment ils ont vécu cette période et quels seraient les axes d’amélioration. On le fait déjà pour réfléchir à nos programmes : on échange sur les tendances de demain, alors pourquoi ne pas étendre cette pratique à la situation actuelle ?